La prospérité française et ses limites au sortir de la grande guerre
Tome 1
Chapitre 12 : LA PROSPERITE FRANCAISE ET SES LIMITES
La Grande Guerre a gravement entamé la richesse de la France.
I – LE BILAN DE LA GUERRE
A) LE COUT MATERIEL ET HUMAIN
Le dixième du patrimoine national a été englouti par la Grande Guerre.
Les destructions les plus visibles sont celles qui ont ruiné les départements du Nord et de l’Est de la France, envahis et transformés depuis quatre ans en champs de bataille. Bien qu’il représente un apport économique important, le retour à la France de l’Alsace et de la Lorraine ne compense pas complètement ces pertes matérielles.
Les pertes financières ne sont pas moins préoccupantes pour l’avenir du pays. La France passe d’une situation de créditrice à une situation de débitrice.
Les dégâts subis par les infrastructures énergétiques et industrielles ont fait chuter l’indice général de la production industrielle nationale. Le ravage des terres fertiles et la désorganisation durable des transports ont les mêmes effets négatifs sur le potentiel économique français.
Les forces de travail du pays ont été cruellement entamée par le bilan démographique de la guerre.
B) LA CRISE DE FINANCES PUBLIQUES
Les sources de financement étrangères se dérobent parce que les Etats-Unis suspendent leurs prêts publics dès 1920 et exigent le remboursement des dettes de guerre (soit 4 milliards de dollars pour la France), tandis que le gouvernement bolchevik n’entend pas honorer les dettes contractées à l’époque du tsar.
De plus, la solution de faire payer les réparations de guerre par l’Allemagne se révèle très vite illusoire.
Le recours à une épargne nationale encore substantielle reste dans ces conditions le meilleur moyen de fiancer la reconstruction et la croissance, mais il comporte des risques et des limites. Des limites parce qu’il a déjà été beaucoup demandé aux épargnants français qui ont souscrit en abondance les Bons de la Défense nationale émis pendant la guerre.