La prostitution
1 ) PROSTITUSSION DES ETUDIANTE
Les années lycées
Mounia a 24 ans. Issue de la classe moyenne, papa fonctionnaire, maman professeur dans un lycée, villa à crédit, en bord de mer, à la périphérie de Rabat. Elle s’est mariée il y a quelques mois, avec Ayoub, à peine plus âgé qu’elle. L’homme de sa vie. “Elle en a connu d’autres, avant lui”, siffle, aigrie, Dalal. C’est que cette dernière, encore célibataire, ne s’explique pas que Mounia, son ancienne amie, “puisse aujourd’hui se la jouer femme modèle”. Durant les années lycée, les deux jeunes filles ont écumé les cafés et les “victimes” potentielles. “C’est bien simple, moi j’ai suivi Mounia par ennui, non par misère. D’ailleurs, elle n’était pas non plus dans le besoin. Disons qu’elle avait juste la mentalité bledards de la fille qui en veut toujours plus”, raconte Dalal. “Mounia était un peu notre éclaireuse. Elle s’arrêtait lorsqu’une voiture ralentissait, la laissait passer, vérifiait la marque, si elle était W. Puis elle donnait son numéro au conducteur, s’il n’était pas trop jeune, et s’en allait”. D’habitudes en automatismes, Dalal continue : “Les vieux rappellent toujours. Et offrent les meilleurs cafés. Nous, on commandait les consommations que l’on n’avait jamais goûtées : panachés, chocolats glacés viennois, etc. On savait qu’on ne payerait pas l’addition. Et puis, comme on fume, on faisait mine de se désoler qu’il n’y ait pas de bureau de tabac dans le coin. La victime allait sur le champ nous acheter un paquet de clopes et un briquet chacune. En nous ramenant, il nous donnait à chacune quelques billets, deux ou trois cents dirhams. Juste pour lui avoir fait sourires et conversations”. Pour toucher maigre butin ou gros lot, les méthodes ne manquent pas. Dalal nous apprend que pour un premier client (qu’elle préfère appeler victime), l’une ou l’autre disait que son anniversaire était prévu le lendemain, en vue de