La préciosité
La préciosité est une mode qui se manifeste avec intensité, au milieu du siècle par l’intermédiaire de salons fréquentés par les mondains. Le précieux désire donner du prix à ses sentiments, à ses actes et à son langage, par un effort conscient, par la pratique d’une conversation très élégante et des petits genres littéraires à la mode dont l’amour est le sujet presque permanent.
ORIGINES
• Influence de la poésie courtoise du XIIe siècle, revenue sous la Renaissance par l’Italie (Pétrarque) et les poètes de la Pléiade (Du Bellay et Ronsard). La chevalerie du Moyen Age s’est métamorphosée en galanterie.
• Influence Européenne : en Angleterre, John Lily, en Espagne, Gongora, en Italie, Marin, mettent à la mode unepoésie maniériste.
• En France, ce sont les poésies de Desportes et les romans d’Honoré d’Urfé (l’Astrée, 1607) qui assurent, au début du siècle, la transition.
LES SALONS
• UN PHÉNOMENE SOCIAL.
- La préciosité est autant un comportement, une élégance du costume et des manières, qu’un fait littéraire. Sous Henri IV, la Cour était grossière, sous Louis XIII, elle est plus sensible à la noblesse et à gloire des armes qu’à l’élégance de la conversation. Mais déjà dans certains hôtels aristocratiques une vie intense se crée : on s’occupe de bonnes manières, de littérature, de vers.
• L’HOTEL DE LA MARQUISE DE RAMBOUILLET.
- Cultivée, spirituelle, parlant l’espagnol et l’italien, C. de Vivonne, dite l’incomparable Arthénice (anagramme de Catherine), reçoit dans la célèbre chambre bleue, à partir de 1606. Son salon s’ouvrira peu à peu aux écrivains bourgeois (Voiture).
• LE SALON DE Melle DE SCUDÉRY.
- Dès la Fronde, l’Hôtel de Rambouillet décline. D’autres salons attirent l’élite : ceux de Mme de Sablé, de Melle de Montpensier, de Mme de la Suze et surtout celui de Melle de Scudéry. Moins aristocratique et plus littéraire, on y organise des tournois poétiques.Tous les ans, Melle de Scudéry publie un ou plusieurs tomes de ses romans