La prédication de dominique
“De Diegue évêque d’Osma et son compagnon saint Dominique envoyés prêcher contre les hérétiques :
Dans ces mêmes jours aussi, Dieu qui conserve des flèches choisies dans le carquois de sa providence, fit sortir d’Espagne pour cette œuvre deux athlètes de choix, le seigneur Diègue évêque d’Osma et homme pieux, et son compagnon Dominique, chanoine régulier de son église, par la suite déclaré saint. Ces deux évêques, portant la main aux tâches ardues, ayant rejoint les abbés de l’ordre de Cîteaux et autres hommes bons, commencèrent à attaquer la superstition des hérétiques qui se glorifient dans l’élévation de Satan, non dans la pompe et au milieu de la foule cavalière, mais sur le sentier pédestre, se déplaçant pieds nus, de castrum en castrum, pour se rendre aux « disputes » pour lesquelles ils avaient pris date. Un des premiers rassemblements eut lieu à Verfeil où beaucoup d’hérésiarques, à savoir Pons Jourda, Arnaud Arrufat et d’autres se rendirent. Après que beaucoup d’objections eussent été avancées de part et d’autre, ils arrivèrent à cette parole que dit le Seigneur selon Jean : « Personne n’est monté au ciel, etc ». L’évêque d’Osma demandait en effet comment ils comprenaient cette parole. L’un d’eux répondit que Jésus qui parlait, s’appelait lui-même le fils de l’homme qui est au ciel […].
Il y eut une autre « dispute » à Pamiers, où la sœur de Raymond Roger comte de Foix protégeait ouvertement les hérétiques, à qui frère Etienne de la Miséricorde dit : « allez, dame, filer votre quenouille, il ne vous appartient pas de parler dans un débat de ce genre ». Là, il fut « disputé » contre les vaudois, devant maître Arnaud de Campranhano alors clerc séculier choisi comme arbitre par les deux parties. Il leur donna tort et quelques-uns, faisant retour sur eux-mêmes, allèrent au Siège apostolique, firent pénitence et reçurent le droit de vivre sous une règle, comme je l’ai entendu dire. Durand de Huesca