La puissance des etats-unis
I Tentation d’une puissance sans engagement : 1918-1945.
A) L’idéal wilsonien contrecarré (1918-1920)
Le premier vingtième siècle est celui de la tentation d’une puissance sans engagement. Le rôle déterminant des États-Unis dans la victoire des Alliés ainsi que le poids économique et financier qu’ils ont acquis depuis la fin du XIXe siècle placent le président Wilson en mesure d’imposer largement ses idées lors du règlement du conflit. Dans le programme qu’il publie en janvier 1918 (les 14 points du président Wilson), il vise à instaurer une nouvelle diplomatie mondiale, dans le cadre d’un système que l’on peut présenter comme une transposition à l’échelle internationale des caractères fondamentaux de la démocratie libérale : Cette nouvelle doctrine s’appuie sur l’idée que les Etats-Unis ont pour mission d’étendre au monde entier les principes qui ont fait leur fortune notamment le libéralisme économique et la démocratie. De plus, ils veulent bâtir un nouvel ordre mondial fondé sur le droit, dans lequel les Etats-Unis joueraient un rôle majeur.
Ces idées que Wilson parvient à imposer à ses alliés européens, inspirent largement le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919 avec l’Allemagne, qui façonne une nouvelle Europe et crée la SDN. Cependant le Wilsonisme est contesté par de nombreux américains. Ils refusent le principe de la SDN au nom de l’isolationnisme. En 1920, le Sénat rejette le traité de Versailles, dont le préambule fonde la SDN. L’idéalisme Wilsonien a échoué. Après le rejet de ce système par le Sénat républicain, les États-Unis retournent pour une vingtaine d’année à leur posture traditionnelle, fondée sur un isolationnisme proclamé, refusant de jouer un rôle proportionnel au poids de leur économie même s’ils ne sont pas totalement absents de la scène internationale pour préserver les conditions de la stabilité nécessaire à leur expansion. Leur priorité est de