La qualification de clause abusive
Le contrat est un instrument d’excellence pour l’économie en ce qu’il permet de concrétiser un engagement sur le long terme (travaux public, investissement à grande échelle) mais reste cependant d’une complexité qui peut rebuter les profanes. Cette dernière peut trouver sa source dans les clauses qui forment les dispositions particulières d’un acte juridique car celles-ci prennent en compte le particularisme de chaque engagement que ce soit dans la manière d’exécuter une prestation ou le délai dans lequel elle doit être accomplie. Il parait alors évident qu’une partie qui tend, grâce à sa longue expérience des relations commerciales et établissant une clause à son unique avantage, de limiter les responsabilités encourues pour la non exécution d’une de ses obligations remet en cause l’équilibre du contrat, équilibre qui est déjà biaisée par le constat selon lequel les parties sont d’une puissance inégale au contrat (conception moderne du contrat). L’article 1135 du Code civil dispose la nécessité d’un équilibre dans le contrat « Les conventions obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites que l’équité, l’usage ou la loi donnent à l’obligation d’après sa nature ». Toutefois cette disposition ne constitue pas le fondement sur lequel les juges s’appuient pour rétablir l’équité dans un contrat. En effet, ces derniers vont puiser leur visa dans le droit de la consommation, droit qui tend à protéger le consommateur ou non professionnel contre les clauses qui mettent en péril l’équilibre du contrat imposées par le professionnel. C’est alors que survient le terme de clause abusive. Si l’esprit qui incarne la nécessité de mettre fin, ou du moins de limiter, les clauses abusives est tout à fait compréhensible même pour un non juriste, la qualification de cette dernière en est tout autre. Les questions portant sur le point de savoir à qui s’applique cette protection, sur quel type de contrat