La question de la mort

453 mots 2 pages
Les deux reines, Marie et Marguerite, placées de chaque côté du trône du roi Bérenger, l'une à droite, l'autre à gauche, nous apparaissent comme les symboles de deux façons différentes d'appréhender la vie et ce qui la termine, c'est à dire, la mort. L'une aime les plaisirs de la vie, voudrait la prolonger indéfiniment, refuse la mort et la déteste, tandis que l'autre fait preuve d'une volonté de lucidité sur le destin du roi qu'elle accepte et précipite. Peut-être peut-on voir là une diachronie qui apparaît chez l'auteur dans sa façon d'envisager la mort : le désir de vivre, le désir d'avoir laissé une trace de soi sur terre, volonté perceptible à travers les propos de Bérenger, soucieux de n'être pas pas qu'une page d'un livre d'histoire parmi des milliers de livres dans une bibliothèque au milieu de centaines d'autres bibliothèques, et celle d'accepter son destin, d'être digne face à la mort et de relativiser l'existence humaine à ce qu'elle est, un passage simple de la vie à la mort, auquelle, de toute façon, nous ne pouvons échapper. L'auteur dévoile le narcissisme, l'orgueil de l'homme en débarassant peu à peu Bérenger du voile qui l'empêche d'accepter la réalité de sa mort. Bérenger considère qu'il est tout, il répète « moi », « moi », sans cesse, comme pour emplir tout l'espace, comme pour refuser de n'avoir été qu'un humain parmi tant d'autres. Ionesco nous fait-il part ici de ses propres inquiétudes devant la mort, de son désir, en tant qu'écrivain de l'absurde, d'avoir donné un sens à son existence, d'avoir fait vivre ses propres montagnes, son propre palais, son propre fleuve ? Le narcissime de Bérenger, en outre, se heurte à celui des autres, ceux qui avant lui ont vécu dans l'opression qu'il exerçait. On perçoit chez le personnage un désir de faire un bilan de ses actes : les reines, le médecin se demandent s'il a été un bon roi. Marguerite, sans cesse, relativise ses exploits et ramènent le roi à sa petitesse.

L'espace joue ici un rôle

en relation

  • Poéme : a la belgique
    323 mots | 2 pages
  • Psycho du dev
    812 mots | 4 pages
  • Question sur bérézina et épopée de sésson
    702 mots | 3 pages
  • harry
    442 mots | 2 pages
  • Moliere
    967 mots | 4 pages
  • lespace
    1124 mots | 5 pages
  • Commentaire le roi se meurt
    1146 mots | 5 pages
  • Frida Khalo
    14275 mots | 58 pages
  • De la nature, lucrèce
    400 mots | 2 pages
  • Dissert Berenice
    626 mots | 3 pages
  • L'avalée des avalés
    727 mots | 3 pages
  • inthestreet
    4179 mots | 17 pages
  • Réflexion philosophique sur la mort et le libre-arbitre
    788 mots | 4 pages
  • L'avalee des avalees
    51337 mots | 206 pages
  • Dissertations
    1345 mots | 6 pages