La question de l'analyse prophane
Ce dilemme central du mouvement psychanalytique selon l’expression d’Ernest JONES était pour la première fois débattu au grand jour.
Freud y démontre en toute clarté l’impossibilité qu’il y a de limiter l’exercice de la psychanalyse aux médecins et à en exclure les non médecins.
Freud écrit à Jones le 22 janvier 1911 :
Il nous faut revenir à chaque fois dans notre pays natal, la médecine, ōu nous trouverons les racines de nos forces. Conseil au médecin dans le traitement psychanalytique et publié en 1912, on voit que les termes « analyste » et « médecin » sont pratiquement interchangeables.
Plusieurs élèves de Freud non médecins deviennent des psychanalystes praticiens, parmi eux Theodore Reik, docteur en philosophie. Il affirme que Freud l’avait dissuadé d’entreprendre des études de médecine, qui aurait été pour lui un détour inutile.
Freud préface en 1919 le livre de Reik, « problème de la psychose religieuse »
Il écrit que la psychanalyse est née du désarroi médical, du besoin d’aider les malades nerveux que les méthodes thérapeutiques conventionnelles ne suffisaient pas à soulager, puis elle élargi son champ d’investigation à d’autres domaines des « sciences de l’esprit »
La compréhension des névroses exige de prendre de la hauteur, elle ne serait ce maintenir sur le seul terrain médical.
Freud essai de convaincre de l’impossibilité qu’il y a de réserver la psychanalyse aux médecins. Karl Abraham sera jusqu’ au bout le tenant du monopole médical de la pratique analytique.
Freud sait que beaucoup de ses adeptes médecins ne le suivent pas sur ce terrain.
Le débat ne fait que commencer…
Freud a des mots durs à l’encontre des médecins,
« La formation que le médecin reçoit a la faculté est a peu prés le contraire de ce dont il aurait besoin pour ce préparer a la psychanalyse, la psychanalyse n’est pas une discipline spécialisée de la médecine, sa place est parmi les sciences