La question du genre dans Mulan
“If their more recent film Mulan (1998) is any indication, perhaps the only way for Disney to transcend these ambivalences is to transcend gender itself - in effect, to literally make the heroine a hero.” (Brocklebank, 2000, p.272)
La femme chinoise modèle… et Mulan.
En 1937, Blanche-Neige marque le début de la lignée des princesses Disney. Héritées pour la plupart, de contes de fée populaires (d’Andersen à Perrault), Blanche-Neige, Aurore, Cendrillon, Pocanthas et, dans une moindre mesure, Jasmine, Ariel et Belle incarnent une certaine vision, somme toute misogyne, de ce que doit être la femme : “In the production of films such as Snow White and the Seven Dwarfs , Sleeping Beauty, and Cinderella - which all star passive heroines and female villains - Disney becomes responsible for amplifying the already sexist stereotype of womanhood represented within the verbal texts (Brocklebank 2000, p.270)”. C’est véritablement en 1998, alors que les studios Disney doivent faire face à des accusations de misogynie et de racisme, que la princesse Disney change de visage pour emprunter celui de Fa Mulan, jeune chinoise qui décide d’endosser le rôle de son père pour préserver l’honneur de sa famille. A l’image d’Antigone1, illustre figure féminine de l’Antiquité, Mulan transgresse les lois de la société patriarcale. Mulan fait figure de princesse « féministe », en rupture avec la tradition des films Disney (déjà annoncée par Ariel et Belle, figures de femmes indépendantes).
En voulant représenter une princesse moderne et indépendante en rupture avec la tradition des princesses Disney, Mulan ne tombe-t-il pas, inévitablement, dans une représentation stéréotypée de la masculinité ?
Dans Mulan, le choix du contexte de la Chine n’est pas anodin. En effet, alors que la politique de l’enfant unique instaurée en 1979 nourrit les fantasmes des occidentaux envers le peuple chinois, le choix d’un pays dont