La résolution unilatérale
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Une partie qui désespère de voir sa contrepartie dans le contrat a plusieurs solutions. Le créancier peut tout d’abord s’abstenir d’exécuter ses propres obligations. Il met ainsi en œuvre l’exception d’inexécution afin de faire pression sur le débiteur pour qu’il assume spontanément sa part de l’engagement. Il peut également solliciter du juge l’exécution forcée des obligations du débiteur. Enfin, il peut souhaiter que le contrat soit anéanti on parle de résolution du contrat et c'est ce qu’illustre l'arrêt de la troisième chambre civile de la cour de cassation du 24 septembre 2003. En l'espèce, Madame X vend à Monsieur Y, le 22 décembre 1994, un immeuble pour un montant de 395 000 francs payé comptant le jour de la vente et moyennant également le versement d'une rente viagère d'un montant annuel de 84 000 francs. Il s’agit ici d’un contrat de vente qui contient une clause résolutoire. Monsieur Y ne règle pas l'intégralité des échéances impayées dans le délai qui lui était impartie. Ainsi par un commandement de payer délivré le 22 février 1999, la vendeuse l'assigne en vue de la constatation de l'acquisition de la clause résolutoire figurant dans l'acte de vente ainsi que l'attribution à son profit des arrérages versés. La vendeuse constate donc que l'acheteur ne respecte pas ses obligations contractuelles, elle souhaite donc que soit constater la clause résolutoire. Elle demande également que les arrérages c'est à dire les sommes d'une rente qui reste due, lui soient versées. Elle réclame donc que l'obligation contractuelle du vendeur soit exécutée.
La cour d’appel de Paris rend un arrêt le 6 décembre 2001 où elle rejette les prétentions de la vendeuse au nom du principe d'exécution de bonne foi des conventions. Elle retient que l'acheteur après l'expiration du délai fixé par le commandement de payer, à payer ce que la vendeuse lui devait, il a apuré ses dettes, ce qui témoigne de sa bonne foi. La vendeuse se pourvoi en cassation contre cet arrêt.
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