La révolution tranquille et la modernité littéraire au québec
EN QUELQUES MOTS
On a coutume de désigner par l’expression « révolution tranquille », le tournant politique et la période de grandes réformes qui ont secoué le Québec entre 1960 et 1970. Les historiens s’accordent à faire débuter cette période à la mort de Maurice Duplessis, premier ministre conservateur du Québec depuis 1936. Au lendemain de sa mort le 7 septembre 1959, le candidat libéral aux élections provinciales, Paul Sauvé aura ce mot célèbre qui annonce toute la période de grand changement : « Désormais, tout est possible ». Durant toute la décennie 1960, La province du Québec, à l’instar des autres gouvernements locaux canadiens se voit attribuer des responsabilités de plus en plus nombreuses et devient brusquement un acteur à part entière de la vie québécoise. Cette période se caractérise donc par la nationalisation des ressources, par la laïcisation des institutions publiques tout particulièrement dans les secteurs de l’éducation et de la santé, et par une revendication identitaire forte qui vise à reconsidérer la place des francophones dans la société canadienne.
Malgré la formidable entreprise de réformes et de modernisation qu’elle a entraînée, cette « révolution » n’a pas transformé le statut institutionnel du Québec et n’est pas parvenue à sceller son indépendance en tant qu’Etat et nation. C’est notamment pour cette raison que l’on parle de révolution « tranquille » (« quiet revolution ») puisqu’elle ne parvient pas à donner un pays aux québécois qui restent les habitants d’une province au sein d’un gouvernement fédéral. On parle de révolution tranquille également dans la mesure où les faits historiques ne permettent pas de rendre compte de toute l’ampleur du mouvement. En effet, cette « révolution » se caractérise par une prise de conscience collective importante