La raison entre-t-elle necessairement en conflit avec la religion ?
La raison est le fait de réfléchir avant d’agir et sans excès, et savoir se maitriser sans se laisser influencer, ni soi-même ni son jugement. Son rôle principal est quête du bonheur et du bien.
A contrario, avoir la foi, c’est établir sa croyance là où la raison humaine interdit de croire. On ne pourrait mieux la définir, car ce n’est pas spécialement la croyance en un ou plusieurs Dieux (le bouddhisme est une croyance sans Dieu) mais la croyance de ce qui n’est pas rationnel, qui ne se définit pas.
La raison et la foi semblent être au cœur d’une rivalité depuis fort longtemps. Au IIIe siècle avant Jésus Christ, l’Epicurisme, qui faisait entendre que « le monde n’est rien pour nous, il ne faut pas en avoir peur ni craindre les dieux » s’opposait déjà au Stoïcisme qui énonçait que « le monde est un être vivant dont Dieu est l’âme ». L’explication rationnelle par la force des arguments paraît dénier toute objectivité à tout ce qui relève du surnaturel et de l’incroyable. Ce rapport devient davantage conflictuel lorsqu’un des deux parti cherche à transgresser l’autre, à lui faire perdre toute crédibilité. Faudrait-il en conclure cependant que la foi s’oppose totalement à la raison, et que la réconciliation des deux serait impossible ?
Dans un premier temps, nous étudierons en quoi la raison, par ses arguments, peut pousser à bout la croyance. Dans un second temps, nous verrons pourquoi la foi n’a guère envie que la raison cherche à la transgresser et enfin, nous nous demanderons s’il est possible qu’une compatibilité existe entre ces deux entités.
I RAISON, LIMITE DE LA CROYANCE
La Pensée n’est pas au centre de toute l’Humanité, bien qu’elle soit précisément le propre de l’Homme, ce qui le définit. Elle est plutôt ressentie comme un acte de liberté (les esclaves ne sont pas libres et n’ont pas le droit de penser : ils doivent se contenter d’agir et de subir). De plus, la vérité ne repose