La Révolution du 25 Avril 174 et la recomposition social de la société portugaise
Intro :
C’est Grandôla, Vila Morena(«Grandôla, bourgade brune»), l’hymne de la révolution des œillets qui marqua, de façon pacifique, la fin d’un demi-siècle de dictature. Un certain 25 avril 1974, où cette chanson de Zeca Afonso accompagna - via la radio Renascença - le peuple lisboète en liesse alors qu’il escortait ses capitaines révolutionnaires récupérant un à un les sièges du pouvoir. Depuis lors, Grândola, Vila Morena est un totem de la liberté reconquise. Un emblème unitaire, dont le troisième vers dit : «O Povo é quem mais ordena» («c’est le peuple qui commande»).
I. La révolution des Œillets
C'est un coup d'État militaire qui, le 25 avril 1974, renverse la dictature. Parce qu'elle fut pacifique et incroyablement rapide, cette « révolution des OeŒillets » déchaîna l'enthousiasme des gauches européennes. Les observateurs s'intéressent davantage aujourd'hui à la transition démocratique qui, elle, fut plus chaotique et qui dura deux ans.
Il y a quarante ans, le 25 avril 1974, le Portugal passait de l'ombre à la lumière, projeté sous les feux de l'actualité internationale en une seule journée, O Dia Inicial comme l'immortalisa la poétesse Sophia de Mello Breyner : « C'était l'aube que j'espérais, le jour initial entier et propre, où nous avons émergé de la nuit et du silence1. »
En quelques heures, le régime salazariste, au pouvoir depuis près d'un demi-siècle, « disparaissait, comme s'il n'avait jamais existé », pour reprendre le constat, à chaud, de l'éditorialiste du Times,Bernard Levin. Un coup d'État militaire, fomenté par de jeunes officiers idéalistes et téméraires, devenait révolution, et ouvrait la voie au rétablissement de la démocratie : le cas est exceptionnel dans l'histoire du XXe siècle.
Depuis 1961 - « l'année horrible » pour Salazar, ponctuée notamment par le début de l'insurrection en Angola, en