La relation educative
Sébastien Ponnou-Delaffon lundi 27 septembre 2010
L’acte éducatif trouve un étai décisif dans le procès d’écriture dans la mesure où celui-ci permet de soutenir l’incomplétude du symbolique et l’inconsistance de l’Autre jusqu’à un point d’impossible - hors sens - que la parole ne connaît pas. L’in(ter)vention éducative en tant que place vide et bordée, lieu d’une possible (re)création subjective, se fonde précisément sur le maniement de l’une et l’autre de ces dit-mensions.
Partant de ces indications et considérant l’éducateur en tant qu’autre au nouage de l’Autre et du sujet, il devient possible de penser l’écriture de sa fonction - fiction - à la lumière du dernier enseignement de Jacques Lacan. Je développerai successivement l’écriture topologique puis discursive de l’in(ter)vention éducative, chacune préservant le travail singulier du sujet progressant sur la voie d’une invention susceptible de l’inscrire dans un lien social.
De l’inconsistance de l’Autre au procès d’écriture
Mon approche du procès d’écriture s’inscrit d’emblée dans un au-delà d’une approche communicationnelle. Elle ne s’accommode pas non plus de la sacrosainte transmission d’information. Enfin elle n’a pas attendu les dispositifs de la loi 2002 - dont il faudrait d’ailleurs dresser l’inventaire des lignes de force et des faiblesses - pour s’instituer au fondement de la praxis éducative.
L’écrit a pour principal intérêt un nouage entre l’universel et le particulier, c'est-à-dire qu’il s’a(e)ncre dans une perspective institutionnelle alors qu’il constitue un acte singulier, un acte de solitude, en même temps qu’un lien du sujet à l’Autre. Il est un acte d’inscription procédant d’une création et d’un art, procès de symbolisation, de sublimation, d’ordonnancement d’une jouissance qui se lit entre les lignes, du moins qui se ressent : l’écrit trame le désir. Tel que le souligne Philipe Gabéran, il « supplée l’éducateur dans sa fonction de gardien de la