La Religieuse, de Diderot
C'est sous la forme de manuscrits écrits par la jeune victime et destinés à être envoyés au Marquis de Croismare, dont elle sollicite la protection, que l'infortune de Suzanne Simonin nous est livrée. Cette évocation à la première personne exacerbe d'autant plus la sensibilité et la sympathie du lecteur.
RÉSUMÉ DE L'ŒUVRE :
Suzanne n'a pas dix ans que lorsque ses parents la forcent à entrer au couvent de Sainte-Marie pour y faire son noviciat. Ni les cris ni les larmes ni le désespoir de la jeune fille n'entameront la détermination de ses parents. Le refus qu'elle oppose lorsqu'il lui faut, deux ans plus tard, faire ses vœux ne fera que renforcer l'opiniâtreté de Mme Simonin. On ne néglige rien pour la convaincre : évêques, prêtres, curés de toutes sortes se succèdent auprès d'elle pour obtenir son contentement. En vain. "Mais quand on vit qu'il était inutile de le solliciter, on prit le parti de s'en passer. "C'est donc sous la contrainte, au cours d'une cérémonie clandestine et dans un état de semi-conscience que Suzanne fait vœu de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, au couvent de Longchamp.
COMMENTAIRE DE L'OEUVRE :
Le naturel franc et intègre de cette jeune religieuse sans vocation lui vaut très vite l'aversion de sa supérieure. Conduite par celle-ci, toute la communauté se ligue bientôt contre la religieuse insoumise et s'applique à lui rendre la vie impossible. Tant de cruauté, ajoutée aux exigences multiples et drastiques de la vie communautaire, ne tarde pas à réveiller sa soif de liberté. Ayant obtenu de Rome, la permission de réclamer contre ses vœux, elle perd cependant son procès. Transférée au couvent de Sainte-Eutrope, elle tombe sous la coupe d'une supérieure libertine qui s'éprend de sa nouvelle recrue et la poursuit de ses assiduités. Suzanne, qui ne supporte plus sa vie de prisonnière, parvient finalement à s'évader et entre au service d'une blanchisseuse. Elle y est "mal