La religion et politique
Il faut dire que les islamistes du PJD ont tenté, depuis le début, de priver le débat d’objet en affirmant que cette question est déjà tranchée par la consécration constitutionnelle de l’islam comme religion d’Etat, et du Roi comme Amir al Mouminine (Commandeur des croyants). Peine perdue. Les modernistes ont répliqué que l’irruption du terrorisme religieux impose l’ouverture du débat sur le statut de la religion dans la société, la politique et l’Etat au Maroc.
Deux récents discours royaux ont clarifié la position étatique dans ce domaine. Le premier portait sur la restructuration du champ religieux (30 avril 2004) et le second sur la relation entre la politique et la religion (discours du Trône du 30 juillet 2004), sans oublier le projet de loi sur les partis politiques, interdisant la constitution de partis sur une base religieuse.
La trêve estivale n’a fait que reporter le débat sur une prise de position marquée, contenue dans un bref passage du dernier discours du Trône, qui est passé presque inaperçu. Évoquant le chantier de la restructuration du champ religieux, le Souverain affirmait en effet qu’une «nette séparation doit être faite entre le religieux et le politique, eu égard à la sacralité des dogmes véhiculés par la religion, et qui doivent, de ce fait, être à l’abri de toute discorde ou dissension, d’où la nécessité de parer à toute instrumentalisation de la religion à des fins politiques. En effet, sous la monarchie constitutionnelle marocaine, religion et politique ne sont réunies qu’au niveau de la personne du Roi, Commandeur des croyants».
YASMINE, député du PAM et vice-présidente du cercle des jeunes démocrates :
Je rajoute à ce qu’a dit Monsieur Laghziwi, que : Plutôt que de «séparation entre le politique et religieux», les islamistes du PJD préfèrent parler de «distinction». Ce qui revient à parler d’un processus inexorable, à l’œuvre dans toutes les sociétés