La Religion
Mais, en droit, est-il certain qu’une société puisse se passer de religion ? N’y occupe-telle pas un rôle qui la rende définitivement nécessaire ?
L’Etymologie du terme religion est incertaine. Le mot viendrait de « religare » signifiant « relier » . Selon Cicéron le terme viendrait de « religere »signifiant « respecter », « soigner ». La religion a donc pour fonction d’unir les hommes et la nature avec un ordre surnaturel transcendant qui fonde l’accord des hommes entre eux et à l’égard duquel ceux-ci doivent être soumis.
La religion a donc d’emblée le statut d’un fondement de l’ordre social. Et c’est non seulement les institutions politiques qu’elle fonde, mais également les mœurs, les tabous, les interdits, les prescriptions sociales.
Mais, que les premières sociétés aient été de l’ordre du sacré, ne peut expliquer le fait « qu’il n’y a jamais eu de sociétés sans religion »(cf, Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion). En effet, par delà la fonction fondatrice du politique sur le théologique, la religion occupe selon Bergson une fonction idéologique de renforcement du lien social qui, sinon, pourrait être dissout par l’intelligence.
Bergson distingue la « religion dynamique », de « la religion statique ». La première est celle des mystiques qui sont censés prendre un contact direct avec l’Absolu, soit : la source même de l’Etre ou « l’élan vital ». La religion statique, celle que nous évoquons, a une fonction sociale. Par ses « fabulations » elle donne une