La renaissance art
L’entrée au Louvre d’un tableau de Piero della Francesca, longtemps inespérée, et rendue possible par une subvention du gouvernement, comble une lacune des collections françaises d’autant plus sensible que l’artiste, dernier réssuscité des grands « primitifs » italiens, est devenu probablement le plus populaire d’entre eux, constamment sollicité par les artistes eux-même : rien ne preuve certes que Séurat qit étudié les copies des fresques d’Arezzo de l’Ecole des Beaux-Arts, ni que Cézanne ait vu quelques reproduction de la Mort d’Adam au moment de fixer la structure de ses Grands Baigneuses, mais on aimerait le supposer. Des cubistes bien sûr (L’hote salue en lui « le premier cubiste ») à Balthus et à tant d’autres qui depuis cinquante ans épinglent au mur de leur atelier des photographies d’Arezzo ou de Borgo San Sepolero, la ferveur est constante, que partagent nombre d’écrivains- André Suares, André Malraux, Yves Bonnefoy pour ne citer là encore que des noms français- sans être réservée désormais aux seules « happy few ». La route d’Arezzo et de Borgo San Sepolcro à Monterchi. Urbino et Rimini n’est-elle pas aussi fréquentée que celle des pélerinages palladiens ? Qu’on ne s’y méprenne pourtant pas. Il ne s’agit pas d’un phénomène éphémère dans l’histoire du goût, d’une de ces résurgences brillantes et un peu futiles, dont les cercles littéraires font un temps bénéficier des « précurseurs » plaisants mais finalement mineurs, tels Arcimboldo ou Monsù Desiderio. Le cubisme de Piero n’est pas celui de Luca Cambiaso. C’est que l’interprétation en clé « moderniste » de son style, celle d’Elie Faure par exemple, justifiée ou non par des références au plasticisme de notre temps, ne fait que suivre et enrichir une lecture de son oeuvre, historique et critique celle-là, qui l’a définitivement
On sait l’extrême rareté des oeuvres de Piero hors d’Italie : trois pièces majeures à la National Gallery de