La rencontre amoureuse dans les romans français
Parce qu’ils se déroulent sous les yeux d’un public complice lors d’un bal, les coups de foudre vécus par Mme de Clèves ou le narrateur de « Sylvie » semblent être un événement attendu voire provoqué ; ainsi c’est le roi lui-même qui place la princesse dans les bras du Duc de Nemours « le roi lui cria de prendre celui qui arrivait » l.7 et se sont les règles du jeu de la danse qui poussent le narrateur de « Sylvie » à embrasser Adrienne « On nous dit de nous embrasser » l.5. Pourtant, ces personnages ne sont pas libres puisqu’elle est mariée et lui est venu à cette fête au bras de Sylvie, jeune fille qui jusque là semblait être tout pour lui « je n’aimais qu’elle, je ne voyais qu’elle-jusque là ! » l.2. Le lecteur est donc amené à s’interroger sur l’issue de cette scène, n’est-ce qu’un feu de paille qui s’éteindra aussi vite qu’il s’est allumé ou bien est-ce les prémices d’une relation forcément destructrice ? La présence importante de l’entourage invite à penser que l’un et l’autre pourraient être amenés à faire des choix de convenance augurant le fameux conflit entre raison et sentiments. Les deux autres extraits s’inscrivent dans la tradition du roman d’apprentissage. Le titre du roman de Flaubert est des plus explicites et la situation du texte dans le premier chapitre porte le lecteur à considérer