La responsabilité pénale du chef de l'état sous la cinquième république
Le débat sur le statut pénal du chef de l'Etat remonte très loin dans le temps. Dès les années 1790, on recherchait une certaine immunité juridictionnelle pour le président de la République afin d'éviter d'offrir aux juge la possibilité de s'immiscer dans l'exercice du pouvoir politique. Cela se retrouve dans l'article 13 de la loi du 16-24 Août 1790: ォ les fonctions judiciaires sont distinctes et demeureront toujours séparées des fonctions administratives. Les juges ne pourront, a peine de forfaiture, troubler de quelques manières que ce soit, les opérations des corps administratifs, ni citer devant eux les administrateurs en raison de leurs fonctions. サ. Cette question reste pourtant aujourd'hui très discutée dans toutes les démocraties. Ce débat à souvent lieu en relation avec le Conseil constitutionnel, car c'est dans la Constitution que ce statut doit être défini. En effet, elle défini à la fois les conditions de son élection, ses droits, ses devoirs, mais surtout la façon dont il doit le mener la politique du pays. On peut noter qu'il y a même un titre de la Constitution réservé à la fonction du président de la République, et à ses droits et devoirs... Dans ce devoir, nous allons nous focaliser sur un aspect spécifique et très discuté du statut du chef de l'Etat: sa responsabilité pénale. Cette question a vécu un nouveau départ en 2007 suite à la réforme constitutionnelle portant sur le statut du chef de l'Etat. Nous allons ici nous poser la question suivante: ォ Le président de la République est-il responsable des actes délictueux et dommageable commis en dehors et dans l'intérêt de sa fonction? サ Notre sujet portant sur toute la V ème république, nous allons aborder un raisonnement plutôt chronologique, afin de montrer l'évolution récente de ce débat, et comment cette question était perçue et abordée dans les années 1960. Dans une première partie, nous allons donc étudier le