Commentaire de l’arrêt de la 1ère chambre civile du 21 juin 2005 « Les médicaments représentent un domaine d’élection du contentieux de la responsabilité du fait des produits défectueux » (L. Neyret, note cass 1re civ, 24 janv 2006). C’est ce qu’illustre l’arrêt rendu par la première chambre civile de la Cour de cassation en date du 21 juin 2005 à propos de la responsabilité du fabriquant d’un médicament vétérinaire. En l'espèce, un éleveur d'oiseaux souhaitait prévenir la syngamose chez les grues exotiques dont il assurait la préservation. A cette fin, un pharmacien lui avait vendu un médicament vétérinaire, le Dovenix, « après avoir ôté le conditionnement portant la mention selon laquelle le médicament ne pouvait être délivré que sur ordonnance et sans lui remettre la notice d'utilisation » (S Lambert). Cependant suite à l'administration du Dovenix, quatorze de ses grues sont mortes. L’utilisateur du médicament a alors assigné en responsabilité la société fabricante du médicament lui reprochant « une mauvaise présentation du produit de nature à créer un danger pour l'utilisateur ». La Cour d’appel de Lyon le déboute le 16 mai 2002 de sa demande en retenant « que le déconditionnement et le mode de délivrance relevaient de la responsabilité du pharmacien et, ayant pris le risque d'engager un traitement préventif sur des oiseaux rares sans solliciter au préalable un examen vétérinaire par un spécialiste, il avait commis une négligence à l'origine de son préjudice ». L’utilisateur du médicament se pourvoi alors en cassation en vue d’obtenir gain de cause le 21 juin 2005. La question suivante se pose alors à la Cour de cassation : Est-il possible d’engager, malgré l’intervention d’un tiers, la responsabilité du fait des produits défectueux du fabricant d’un médicament vétérinaire en raison de la mauvaise présentation de son produit? A cette question la Cour de cassation répond positivement, il est éventuellement possible d’engager la responsabilité du