La revolution industrielle
La révolution industrielle se caractérise par le passage d'une société à dominance agraire à une société industrielle. Au pluriel, les révolutions industrielles désignent les différentes vagues d'industrialisation qui se sont succédé, la révolution industrielle ayant été un phénomène décalé dans le temps et dans l'espace selon les pays considérés.
Les premiers espaces à s'être industrialisés sont la Grande-Bretagne et la Belgique à la fin du XVIIIe siècle puis la France au début du XIXe siècle : ce sont les pays de la première vague. L'Allemagne et les États-Unis, quant à eux, se sont industrialisés à partir du milieu du XIXe, le Japon à partir de 1868 puis la Russie à la fin du XIXe : ce sont des pays de la deuxième vague.
Les transformations économiques, politiques et sociales furent telles que certains, comme Max Pietsch[2] et David Landes[3], caractérisent la révolution industrielle plutôt comme une rupture d'avec le passé. D'autres y voient plutôt la convergence d'éléments que le contexte historique a favorisés et généralisés au XIXe siècle. Karl Polanyi[4] expose notamment l'idée d'un siècle marqué par : * un équilibre politique international : absence de grandes guerres entre 1815 et 1914 ; * un équilibre monétaire : système de l'étalon-or et absence d'inflation ; * un équilibre économique : acceptation de l'économie de marché.
Si d'aucuns s'accordent à reconnaître l'impact colossal des transformations portées par la révolution industrielle, il ne faut pas oublier, ni négliger, l'existence d'éléments assurant une certaine continuité entre les périodes pré-industrielles et industrielles, ce dont Walt Whitman Rostow sera l'un des premiers à prendre en compte[5]. A cet égard, Franklin Mendels parle d'une situation de « proto-industrialisation » dans de nombreuses régions d'Europe[6] et P. Léon note l'existence de « nébuleuses industrielles » antérieures au XIXe. De même, Bernard Rosier en Pierre Dockès[7] montre que