La Roue
La roue est la plus belle découverte de l'homme et la seule il y a le soleil qui tourne il y a la terre qui tourne il y a ton visage qui tourne sur l'essieu de ton cou quand tu pleures mais vous minutes n 'enroulerez-vous pas sur la bobine à vivre le sang lapé l'art de souffrir aiguisé comme des moignons d'arbre par les couteaux de l'hiver la biche saoule de ne pas boire qui me pose sur la margelle inattendue ton visage de goélette démâtée ton visage comme un village endormi au fond d'un lac et qui renaît au jour de l'herbe et de l'année germe Analyse du Texte « La Roue » de Aimé Césaire
La Roue évoque la perfection à travers l'image du cercle, de la circularité, symboles de l'infini (pas de commencement ni defin). Perfection et éternité du mouvement. Elle renvoie au mouvement des planètes autour de leur soleil dans l'infini de l'univers. Elle peut symboliser le progrès accompli depuisson invention et l'objet qui permet d'avancer.
« La Roue est la plus belle découverte de l'homme »
Découverte et non inventée
La roue renvoyant au cercle, symbole del'univers qui comprend tout, ne peut donc qu'être la seule découverte de l'homme.
L'homme semble avoir pris modèle sur l'univers lui-même et son mouvement (la terre autour du soleil)et être lui-même à l'image de ce mouvement (le visage autour du cou). Le mot « essieu » (vers 4) renvoie à la roue.
La même formule employée trois fois « il y a … qui tourne »est en elle-même très peu poétique mais sa répétition évoque la circularité.
L'univers semble se résumer au soleil, à la terre et au visage d'un être aimé.
Jusqu'au vers 5, c'estla perfection.
Dès le vers 6, la souffrance du monde est évoquée à travers plusieurs images :
-Le temps qui semble dévorer la vie et le sang de humains (sang lapé) àl'infini comme dans un cercle infernal « enrouler et bobine »
-La souffrance des moignons d'abre, des couteaux de la biche