La route des flandres
1) Comment raconter la guerre ? La guerre est une réalité permanente dans la vie des hommes, qui traverse les époques. Il y a toujours eu des guerres et des combats. Les récits de guerre sont nombreux ; ils nourrissent les épopées antiques, les romans chevaleresques, constituent des morceaux de bravoure de la tragédie (cf. le récit de la bataille du héros Rodrigue, dans Le Cid, de Corneille, au 17e s.). Qu’est-ce que le texte de Claude Simon ajoute à cette tradition du récit de guerre ? Ici, la guerre est racontée façon indirecte. On devrait nous parler de soldats et de bataille, on ne parle que de « mouches ».c’est à la fois pathétique, et burlesque, de réduire la guerre à un animal, et qui plus est, même pas le cheval, noble compagnon du guerrier, mais la mouche, insecte minuscule de la putréfaction et de la pourriture. La guerre est racontée de façon indirecte. Ce n’est pas le champ de bataille qui est décrit, mais ce qu’il en reste après la bataille. La