la rupture amoureuse
A – La rupture amoureuse
« Le pont Mirabeau » narre une rupture amoureuse.
Le poète commence par se remémorer son histoire d’amour à la première strophe :
« Et nos amours / Faut-il qu’il m’en souvienne » (v. 2-3).
Les strophes suivantes résument les étapes successives de l’amour jusqu’à sa fin.
L’amour semble éternel, comme l’annonce l’adverbe « toujours » à la fin de la première strophe :
« La joie venait toujours après la peine » (v.4).
D’ailleurs, les amoureux réunis forment un pont avec leurs bras (v. 9 : « Le pont de nos bras passe » ), symbole de stabilité et de permanence.
Cette idée de permanence est soulignée par les termes : « restons » (v. 5) et « éternels » (v. 10).
Mais si l’amour semble éternel, il finit pourtant par passer, emporté par le cours de la Seine comme le montre la comparaison entre l’amour et l’eau du fleuve : « L’amour s’en va comme cette eau courante » (v. 13).
L’hypallage (« l’onde si lasse » (v. 10)) évoque la lassitude des amants et l’anaphore du vers 14 (« L’amour s’en va ») insiste sur la diminution progressive et inévitable des sentiments.
La rupture amoureuse survient entre la troisième strophe et la quatrième, après une ultime espérance :
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
L’écho sonore entre « vie est lente » (v. 15) et « vi-o-lente » (v. 16) traduit la tentative désespérée du poète, qui cherche à s’opposer à la continuité du courant qui emporte son amour.
L’espérance se présente comme un sentiment puissant. Dotée d’une majuscule, l’ « Espérance » (v. 16) est personnifiée et se caractérise par sa violence.
La diérèse sur « vi-o-lente » appuie la souffrance du poète.
A la dernière strophe, la rupture est consommée et l’amour n’est plus qu’un souvenir.
Le verbe « passer » est répété : « Passent les jours et passent les semaines » (v. 19), et apparaît même dans sa forme de participe passé : « temps passé » (v.