La rébellion contre l’héritage des poètes précédents est-elle indispensable à la création poétique ?

1797 mots 8 pages
Introduction
« La création poétique est d’abord une violence faite au langage. Son premier acte est de déraciner les mots », écrit le poète mexicain Octavio Paz dans L’Arc et la Lyre. La querelle entre rébellion et tradition n’est pas nouvelle : au xviie siècle, les « Modernes » se sont opposés aux « Anciens », parmi lesquels Boileau et La Fontaine, poètes eux aussi. Déjà se posait la question de savoir si la littérature, et plus spécialement la poésie, est nouveauté ou tradition, rébellion ou imitation. Le poète, pour créer, doit-il nécessairement se démarquer de ceux qui l’ont précédé, ou l’acte poétique doit-il s’inscrire dans une lignée ? Le secret de la création poétique ne serait-il pas dans un dosage dont la recette est sans cesse à réinventer ?
I. La rébellion, condition de la création et source d’inspiration
La plupart des poètes cherchent à s’affranchir de l’autorité de leurs prédécesseurs et se réalisent dans la révolte. Cela est dû à la nature même du poète et de la poésie.
1. L’histoire littéraire en témoigne : la poésie est rébellion
Si l’on en croit l’histoire littéraire, scandée par des révoltes parfois violentes contre la tradition, la poésie ne se conçoit que dans la rupture.
Ainsi, le romantisme est né de la contestation des règles classiques, jugées trop rigides et contraignantes : Hugo, dans « Réponse à un acte d’accusation », se présente comme le héros révolutionnaire du vers ou comme la Liberté guidant le peuple poétique. Mais il pouvait déjà sentir la rébellion naissante des Parnassiens, agacés par les élans lyriques de ces jeunes poètes romantiques laissant libre cours à leur « mal du siècle ».
Puis, fatigués des beautés hiératiques de l’art pour l’art prôné par Théophile Gautier, Baudelaire et Rimbaud renversent les principes formalistes du Parnasse. Plus tard, les dadaïstes se font les champions de la provocation : « Tout produit du dégoût susceptible de devenir une négation de la famille, est dada ; protestation aux poings de tout

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