La réinsertion pro'
Après leur période de détention, 30 % des prisonniers se retrouvent sans argent et sans travail.
Les sortants de prison voient leur situation dégradée : ils n'ont plus le droit d'ouvrir un commerce, d'occuper un poste à responsabilités, d'exercer certaines activités professionnelles (fonction publique), d'être tuteur d'autres enfants que les leurs, sont privés de certains droits familiaux, et cela normalement pendant 6 ans
L'ALE (anciennement ANPE), qui intervenait au sein de certains établissements pénitentiaires pour préparer la sortie et le retour des détenus sur le marché du travail, ne dispose d'aucun outil pour suivre les détenus à la sortie. D'ailleurs, l'agence ne rencontre qu'un sortant sur cinq.
Seriez –vous prêt à embaucher une personne sortant tout juste de prison ? Plusieurs d’entre vous accepterait sans doute de donner une deuxième chance a cette personne. Mais dans la réalité, les employeurs n’ont pas la possibilité de voir évoluer les ex-détenus et de s’attacher a eux. Plusieurs refuse catégoriquement leur candidature, même s’ils ont commis des délits beaucoup moins sérieux qu’un crime. «On associe toujours le casier judiciaire à des crimes violents et graves, mais on peut en avoir un pour ivresse au volant ou vol à l'étalage, par exemple»
Discrimination cachée
Le retour sur le marché du travail est d'autant plus difficile que plusieurs entreprises vérifient systématiquement les antécédents judiciaires des candidats intéressants.
En principe, on ne peut écarter une personne en raison de son casier judiciaire, à moins qu'il soit en lien avec l'emploi. Mais la discrimination est difficile à prouver. Les patrons donnent habituellement une autre raison.
En général, les femmes judiciarisées seraient toutefois avantagées. «Elles semblent faire moins peur aux employeurs que les hommes. Elles travaillent aussi davantage dans des domaines où il n'y a pas de vérification systématique des antécédents