Éléments précurseurs de la révolution En 1953, Mohammad Reza Pahlavi reprend le pouvoir en Iran après avoir fui le pays. Cela est possible en renversant le gouvernement de Mohammad Mossadegh avec l'aide d'une opération clandestine menée par la CIA et le MI6 dont le nom de code est Opération Ajax. Pahlavi maintient de bonnes relations avec les États-Unis, mais son gouvernement est critiqué pour sa corruption et les pratiques violentes de la SAVAK, ce qui provoque des protestations en Iran et suscite la condamnation de nombreux membres de la communauté internationale. Une forte opposition politique se forme dans de nombreuses franges de la société pendant le règne du Shah. À cet égard, les figures religieuses ont une importance particulière au sein de l'opposition en Iran. Depuis la révolte des Tabacs en 1891, le clergé acquiert progressivement une influence politique autant que religieuse. Alors que cette opposition augmente, le Shah réprime fortement les dissidents. L'Ayatollah Khomeiny est un des leaders de l'opposition religieuse, qui proclame que le règne du Shah est une tyrannie. Après l'arrestation de Khomeiny, puis son exil d'Iran en 1964, les émeutes menées par les partisans du clergé augmentent. Le Shah choisit fréquemment de répondre à ces émeutes par la violence, arrêtant et tuant les manifestants. On ne sait pas aujourd'hui combien cette campagne de répression a causé de victimes. Le gouvernement Pahlavi donne le chiffre de 86, alors que les exilés iraniens l'estiment en milliers. En 1963 et 1967, l'économie iranienne croît considérablement, grâce à une augmentation des prix du pétrole ainsi qu'aux exportations d'acier. Mais l'inflation augmente au même rythme. Faisant face à une opposition grandissante des leaders religieux, rejoints par les propriétaires de petites entreprises en 1975, le Shah tente un nouvel effort pour reprendre le contrôle de la société iranienne. Cet effort consiste à essayer de minimiser le rôle de l'Islam dans la