La séparation des pouvoirs dans le régime présidentiel américain
En 1748, le philosophe français Montesquieu, précédé par John Locke, développe dans De l’esprit des lois la théorie de la séparation des pouvoirs. Celle-ci prévoit la division des pouvoirs de la souveraineté, autrefois détenus par un seul et même homme, en trois branches : le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire. Si Montesquieu accordait une attention toute particulière au pouvoir législatif, le plus puissant, il affirmait qu’il était nécessaire de modérer son pouvoir en le divisant. Les différentes interprétation de cette théorie ont donné naissance à deux principes : celui de la balance des pouvoirs qui consiste à permettre à un organe d’exercer une autre fonction que celle qui lui est attribuée pour équilibrer la puissance des différents organes ; et celui de la séparation strict des pouvoirs qui prône une indépendance totale à chaque pouvoir pour assurer les libertés individuelles ainsi que la congrégation de différents pouvoirs menant au despotisme.
La séparation stricte des pouvoirs est en effet la caractéristique principale du régime américain alors que le principe de balance des pouvoirs conviendrait plus à un régime parlementaire comme on peut le voir en Angleterre. Ainsi aux Etats-Unis, par un tel principe de séparation stricte, on peut remarquer que le président est l’unique détenteur du pouvoir exécutif sans n’avoir aucun droit quant à l’élaboration des lois et de même le Congrès n’a que pour pouvoir de proposer à l’exécutif des décrets. Une caractéristique importante du régime américain qui découle du principe de séparation stricte est que les organes sont irrévocables entre eux, le parlement ne peut renverser le gouvernement et le président ne dispose pas du pouvoir de dissolution du Congrès dans un souci d’indépendance organique.
Malgré une inspiration indéniable de la Constitution anglaise à laquelle nombreux principes sont empruntés, la Constitution américaine de 1787