La sagesse des mythes
La sagesse des mythes
Extraits
Chapitre 1
La naissance des dieux et du monde
Au commencement du monde, c’est une bien étrange divinité qui émerge en premier du néant. Les Grecs la nomment « Chaos ».
Ce n’est pas une personne, pas même un personnage. Imagine-toi que cette divinité primordiale n’a rien d’humain : ni corps, ni visage, ni traits de caractère. A vrai dire, c’est un abîme, un trou noir, au sein duquel on ne rencontre nul être identifiable. Bref, dans ce trou béant qu’est le chaos, c’est l’obscurité totale. Tout est confus, désordonné. Chaos ressemble à un gigantesque précipice obscur. C’est comme dans les cauchemars : si tu devais tomber dedans, la chute serait infinie… Mais cela ne se peut, car ni toi, ni moi, ni aucun humain ne sont encore de ce monde !
Et puis tout à coup, une seconde divinité jaillit de ce chaos, sans qu’on puisse vraiment savoir pourquoi. Quelque chose apparaît, voilà tout, sort des abysses, et ce quelque chose, c’est une formidable déesse, qui s’appelle Gaïa – ce qui en grec, signifie la terre. Gaïa, c’est le sol ferme, solide, le sol nourricier sur lequel les plantes, bientôt, vont pouvoir pousser, les fleuves couler, les animaux, les hommes et les dieux marcher. Gaïa, la terre, c’est à la fois le premier élément, le premier morceau de nature bel et bien tangible et fiable – et en ce sens, c’est le contraire de Chaos : on n’y chute pas à l’infini car elle nous soutient et nous porte -, mais c’est aussi la mère par excellence, la matrice originelle dont tous les êtres à venir, ou presque, vont bientôt sortir.
Toutefois, pour que les fleuves, les forêts, les montagnes, le ciel, le soleil, les animaux, les hommes et surtout les autres dieux jaillissent un jour de Gaïa, la déesse terre, ou même de cet étrange Chaos, il faut encore une troisième divinité.
Il s’agit d’Eros, l’amour. Comme Chaos, c’est bien un dieu, mais pas vraiment une personne. Il s’agit plutôt d’une énergie de jaillissement qui fait