La satire de la société
Outre sa critique du clergé et de l'intolérance (voir p. 17, la question 3), Candide dénonce les vices responsables des malheurs humains: vanité de la «comédien sociale, inégalités et exploitation, guerre et insuffisances de la justice.
1. LA COMÉDIE SOCIALE
Comme les moralistes La Bruyère ou Saint‑Simon, Voltaire dénonce les fausses valeurs de la société de son temps les illusions de l'amour, le prestige d'intellectuels pédants, la morgue des riches et des nobles.
Les illusions de l'amour
Présenté par Pangloss comme « le consolateur du genre humain, le conservateur de l'univers, l'âme de tous les êtres sensibles« (chap. 4), l'amour se réduit à un spectacle illusoire. La société et les individus utilisent ces belles apparences vantées par les romans d'amour à la mode pour masquer des intérêts sordides.
Candide est sincère, mais il s'apercevra, à la fin du conte, qu'il aimait dans Cunégonde sa beauté et sa jeunesse, et non sa personne. La vieille perd ses soupirants une fois disparus ses charmes de jolie femme et de princesse. Les regards et les gestes tendres de Paquette et du moine Giroflée (chap. 24) cachent une absence d'affection durable et solide. Paquette, devenue prostituée, doit « paraître de bonne humeur pour plaire à un moine», alors que la veille, elle a été volée et battue. La marquise feint d'aimer Candide alors qu'elle n'en veut seulement qu'à son argent.
Les personnages masculins désirent seulement le corps des femmes et n'hésitent pas à les violer ou les prostituer. Pangloss, malgré ses discours enflammés, ne retient de son le aventure avec Paquette que les moments de « paradis"connus « dans ses bras » et la maladie sexuelle qu'elle lui a donnée (chap. 4). II n'a pas un mot sur l'affection qui aurait pu les lier. Cunégonde, elle, ne se donne à Candide que pour imiter les ébats sexuels d'un couple entrevu dans un buisson (chap. 1). Elle l'aime surtout par vanité féminine d'être entourée d'amants. Son amour