La seconde gm
« ...Je survole donc des routes noires de l'interminable sirop qui n'en finit plus de couler. On évacue dit-on, les populations. Ce n'est déjà plus vrai. Elles s'évacuent d'elles-mêmes. Il est une contagion démente dans cet exode. Car où vont-ils, ces vagabonds ? Ils se mettent en marche vers le Sud, comme s'il était, là-bas, des logements et des aliments, comme s'il était, là-bas, des tendresses pour les accueillir. Mais il n'est, dans le Sud, que des villes pleines à craquer, où l'on couche dans les hangars et dont les provisions s'épuisent. Où les plus généreux se font peu à peu agressifs à cause de l'absurde de cette invasion qui, peu à peu, avec la lenteur d'un fleuve de boue, les engloutit. Une seule province ne peut ni loger ni nourrir la France !... »
Les responsabilités de la défaite française selon Charles De Gaulle
« Aussi, l'idée du front fixe et continu dominait-elle la stratégie prévue pour une action future. L'organisation, la doctrine, l'instruction, l'armement en procédaient directement. Il était entendu qu'en cas de guerre la France mobiliserait la masse de ses réserves et constituerait un nombre aussi grand que possible de divisions, faites non pas pour manÏuvrer, mais pour tenir des secteurs. Elles seraient mises en position le long de la frontière française et de la frontière belge - la Belgique nous étant alors explicitement alliée - et y attendraient l'offensive de l'ennemi.
Quant aux moyens : tanks, avions, canons mobiles et pivotants, dont les dernières batailles de la Grande Guerre avaient montré qu'ils permettaient, déjà, la surprise et la rupture, et dont la puissance n'avait cessé de grandir depuis lors, on n'entendait s'en servir que pour renforcer la ligne et, au besoin, la rétablir par des contre-attaques locales. Les types d'engins étaient fixés en conséquence : chars lents, armés de pièces légères et courtes, destinés à l'accompagnement de l'infanterie et non point aux