La seconde république : du renversement de la monarchie de juillet au coup d'etat
I) L'euphorie révolutionnaire de février à avril 1848
a) les journées de février
Les journées de février sont nées du mouvement des banquets (les meeting politiques sont interdits par la loi), qui sont une manière de détourner la loi pour parler politique. On y demande l'abaissement du cens et l'élargissement du corps électoral. De juillet 1847 à 1848, on voit se succéder environ 70 banquets. L'opposition se radicalise au fur et à mesure. Au début, on lève son verre à l'abaissement du cens, puis de plus en plus, les banquets sont présidés par des républicains (Arago, Ledru-Rollin) et les toasts sont portés en l'honneur de la république et du suffrage universel. Cette idée républicaine a le vent en poupe après avoir été discrédité et disparue après 1815. Incarnée par Louis Blanc, notamment, ils veulent égalité politique et sociale. Certains, plus modérés et majoritaire, veulent juste l'égalité politique, avec le suffrage universel. On évoque la Révolution, pas la Terreur, mais la République girondine, libérale, décentralisatrice ; ainsi Alphonse de Lamartine (très populaire), diplomate, député, poète, publie une Histoire des Girondins qui a un grand succès. Même les élites royalistes pensent que avènement de la République est inéluctable (même Tocqueville, légitimiste, pense que république est "l'horizon indépassable" du paysage politique en France). On sent qu'il y a des troubles et qu'il va de nouveau y avoir une révolution. Les manifestations à Paris sont de plus en plus fréquentes en janvier : les étudiants manifestent contre l'interdiction par la monarchie de Juillet des cours de Michelet (historien qui a écrit Le Peuple, ce qui ne plaît pas à la monarchie) à la Sorbonne, accrochages avec soldats. Résultat de ces manifestations : le gouvernement interdit le grand banquet prévu en février 48. Républicains refusent et signent une pétition qu'ils veulent amener à chambre des députés pour réclamer la mise à