La sexualité
Cette découverte apporte un éclairage nouveau sur le débat qui anime la sexo- logie depuis plus de cent ans. En effet, Freud avait postulé que l’érotisme cli- toridien précédait l’érotisme vaginal dans le développement psychosexuel de la femme. Il importait donc à l’in- térieur de la théorie freudienne que la femme, en devenant adulte, ne reste pas fixée à la source de plaisir infantile que constitue le clitoris, mais qu’elle puisse évoluer vers une source d’excitation plus mature, en l’occurrence le vagin. Cependant, Freud n’a jamais parlé d’or- gasme clitoridien ni vaginal. Ces expres- sions nous viennent de Sylvia Payne [2] et d’Hélène Deutsch [3] qui ont effectué un glissement sémantique et affirmé que l’orgasme clitoridien était infantile et névrotique et que l’orgasme vaginal était le fait d’une femme saine et mature.
Durant les années 1970, les féministes se sont érigées contre la position de Freud car parler de supériorité vaginale équi- valait à prôner une dépendance envers le pénis et donc une dépendance de la femme envers l’homme. Et pour sup- porter leur thèse, les féministes ont fait référence aux recherches de Kinsey et al. [4] qui concluaient, suite à une expé- rimentation consistant à