Le Mediator est un médicament commercialisé par les laboratoires Servier dès 1976. Il est notamment prescrit pour les personnes souffrant de diabète et avec une surcharge pondérale. Mais il semble que ce médicament soit responsable de la mort de plusieurs centaines de personnes auxquelles celui-ci a été prescrit et de l’hospitalisation de près de 3500 personnes pour des lésions des valves cardiaques. De plus ce médicament qui s’est révélé dangereux pour la santé des patients a connu un succès considérable, ce qui accentue d’autant plus ses effets sur la population française. Pourtant ce n’est que 33 ans après le début de sa mise en vente sur le marché français que les autorités sanitaires décident de l’en retirer. Ce qui a été à l’origine d’un immense scandale mettant en cause l’Etat, à travers son organisme de contrôle des médicaments l’Afssaps, ainsi que le laboratoire qui a conçu le médicament.
Nous verrons donc dans un premier temps en quoi l’affaire du Médiator constitue un symptôme de ce que Beck appelle la société du risque.
Nous montrerons ensuite que le traitement de cette affaire est caractéristique de l’entrée de la société actuelle dans une nouvelle celle de la « modernité réflexive ».

Le sociologue allemand Beck définit la société du risque comme une société où « la production sociale des richesses « devient inséparable de « production sociale des risques ». C’est-à-dire que désormais, la société en voulant produire des richesses produit par la même occasion des dangers et des risques écologiques notamment, mais aussi chimique et biologique. Et cela menace des sociétés entières. C’est le cas du Mediator, on peut dire qu’il est un symptôme de cette société du risque car la commercialisation de ce produit a mis en danger la vie de milliers de personnes pendant plus de trente ans ce qui a bénéficié au laboratoire qui l’a produit. En effet il semble que même si ce laboratoire était conscient que son médicament n’était pas particulièrement