La société d'ordre en france
En 1789, Les constituants, par la déclaration des droits de l’homme et l’abolition des privilèges proclamèrent « Les hommes naissent et demeurent égaux en droits », prenant le contre-pied des principes de la société d’Ancien Régime. Celle-ci, au contraire, est fondée sur l’inégalité et la hiérarchie sociale, les sujets du roi étant partagés en trois ordres, eux-mêmes fortement hiérarchisées. « La société ne peut se maintenir sans la paix et sans la concorde ; la paix et la concorde supposent l’union ; l’union veut un ordre ; l’ordre ne peut être sans la distinction, la distinction tire après soi la dépendance ; la dépendance marque nécessairement l’autorité » affirme ainsi Hubert Mugnier.
Les principes de la Société d’ordres
A)Les bases
S’inspirant des conceptions antiques et transposant sur terre, l’ordo céleste, les hommes d’Eglise, comme Adalbéron de Laon avaient au Moyen Age réparti les hommes en trois ordres, le Clergé, oratores, ceux qui prient au sommet de la pyramide, les serviteurs de Dieu étant dans une société croyante en position éminente puisqu’ils servent le dessin de Dieu, et que la fin ultime de la vie terrestre est de préparer la vie éternelle après la mort ; au second rang, les hommes de guerre, les chevaliers et donc la noblesse, les bellatores, chargés dans une société violente de protéger les autres ordres ; enfin, l’immense majorité de ceux qui travaillent pour assurer la subsistance de tous, les laboratores.
Ces notions sont reprises par de nombreux auteurs du XVIIe siècle, Charles Loyseau, dans son
Traité des Ordres et simples dignités (1610), Cardin Le Bret dans De la souveraineté du Roi
(1632), Hubert Mugnier dans La véritable politique du prince chrétien (1647).
Société d’ordres ou société de classe
Devant cette vision intellectuelles de la société, les historiens modernistes se sont distingués par des analyses parfois divergentes, pour savoir si la société d’Ancien Régime