La société kabyle
Les classes sociales : Si au centre nous avons une classe constituée de citoyens - LEQBAYEL - qui dominent par leur ancienneté au sol, nous avons tout de suite après les groupes clients - IMSENDEN -, qui tout en participant aux assemblées villageoises, ne peuvent avoir le verbe haut. Ils ont un rapport de vassalité par rapport à la famille qui les a accueilli. Les qbayel et Imsenden étaient les soldats - laboureurs dans la société kabyle.
Tout à fait en haut de l'échelle se trouve la classe des DJOUAD, sorte de seigneurs, mais des seigneurs au service d'un pouvoir central, ceci se passait aussi bien à l'époque turc que pendant le règne du sabre du temps des militaires français, jusqu'à la fin du Second Empire. Parmi ces grandes tentes, on peut citer les familles des Aït Qaci (la vallée du Sébaou), des Zammoum (vallée des Issers), des Moqrani (plaine de la Médjana) en sont les exemples. Ils peuvent avoir une cavalerie cantonnées dans des bordj (c'était le cas de Bordj-Ménaïel) - IMNAYEN (sing. amnay) - et des fantassins - ITERASSEN (sing. aterras- sorte de mercenaires à leur service. Les djouad se trouvaient toujours en conflit avec les Kabyles, l'enjeu étant la détention de la plaine.
Tout à fait en bas de l'échelle sociale se trouvent les AKLAN (sing. akli), la classe des exécuteurs, qui ne sont pas toujours d'origine négroïde. Dès qu'on prend le couteau et le fuseau pour aiguiser, on épouse la profession de boucher et on appartient à la classe des intouchables. Cette classe s'est retrouvée renforcée quand, au début du XVIe siècle, arrivaient les marabouts. La condition sine qua non de leur intégration dans la société kabyle était l'affranchissement des leurs serviteurs (ils n'étaient pas esclaves au sens qu'on l'entendait en droit romain). On pouvait aussi devenir akli pour échapper à une