La solitude dans les sociétés contemporaines
La solitude apparaît comme un des faits marquants dans nos sociétés contemporaines, où l'on dresse souvent le constat du mal de vivre, du fossé intergénérationnel qui isole les personnes âgées, de la non-communication, de l'exclusion. D'emblée, le concept apparaît connoté comme moderne et négatif
Or, la solitude est un phénomène ancien, présent à toutes les époques et dans toutes les sociétés, mais dont la nature s'est transformée. Elle est d'ailleurs plus un sentiment qu'un phénomène, car tout homme peut se sentir seul, sans l'être pour autant au milieu de ses semblables. La définition première du mot solitude se rapporte à un lieu désert, pouvant à la fois symboliser un paysage déshérité, un endroit inhabité ou au contraire un espace propice au rêve et à la méditation. Puis peu à peu, le terme a évoqué la situation d'une personne qui se retrouve seule de façon durable ou momentanée, et le mot a alors pris un sens négatif. Enfin, la solitude est devenue le sentiment d'une personne de se retrouver seule, même au sein d'un groupe, et le mot traduit dès lors plus un aspect psychologique qu'une situation de fait.
La solitude est donc multiforme. Connotée négativement, ses aspects positifs ne doivent pas pour autant être ignorés, même si sa recherche volontaire est moins affirmée qu'auparavant, ce qui semble paradoxal dans des sociétés où triomphe l'individualisme. La solitude reste aussi un outil précieux de refuge, de réflexion, de méditation.
Les sociétés modernes semblent désemparées face au phénomène multiforme de la solitude. Elles doivent favoriser la liberté de l'homme, et donc lui laisser le choix et la possibilité d'exercice de la solitude, mais en même temps en combattre les effets négatifs et pervers pour le corps social.
1. LES SOLITUDES SONT DE PLUS EN PLUS PERÇ1JES COMME SUBIES, CAR LEUR
CHANGEMENT DE NATURE A CONDUIT À UNE RÉACTION SOCIALE QUI CRÉE UN
SENTIMENT RENFORCÉ DE SOLITUDE MÊME LORSQUE VON