D'après l'article 3 de la DDHC « le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément. » Or, la démocratie implique que le peuple participe à l'exercice du pouvoir. Elle pose donc un double problème de souveraineté. Il existe en effet, la souveraineté populaire. Le peuple, considéré comme la totalité des citoyens qui en détiennent chacun une fraction en est le titulaire. Dans le Contrat social, Rousseau a formulé cette conception dont les conséquences sont le suffrage universel et la démocratie directe. A la souveraineté populaire s'oppose la souveraineté nationale. Dans ce cas, la Nation en est titulaire. Cette conception date de la renaissance et a été consacrée dans le but de restreindre le rôle des citoyens mal préparés à la vie politique. En effet, ne détenant aucune parcelle de la souveraineté, ils n'ont aucun droit à participer à son exercice. Pendant longtemps, on a considéré que la source du pouvoir était divine. Dieu choisissait le gouvernant ou encore, la volonté de dieu fondait un pouvoir choisi par les hommes. Au 18ème siècle, la philosophie des lumières a introduit que la source du pouvoir se situe dans les hommes, les citoyens, pour lutter contre le pouvoir royal souverain. Sont ainsi apparus les concepts de séparation des pouvoirs et de droit naturel. C'est l'idée de la philosophie des lumières qui a inspiré les théories de la souveraineté populaire et de la souveraineté nationale. L'intérêt du sujet est de voir si la souveraineté nationale qui semble dominer est irréprochable et ne présente aucune faille. La théorie de la souveraineté nationale est-elle toujours appliquée telle qu'elle a été élaborée lors de la révolution et est-elle appropriée à la démocratie ? Après avoir vu l'exposé de la théorie de la souveraineté nationale (I), nous verrons l'impact qu'elle a eu sur la démocratie (II).