La stratégie du choc
Dans son ouvrage intitulé « La stratégie du choc », Naomi Klein nous permet de porter un regard différent sur la manière dont les politiques économiques, sous l’impulsion des États-Unis, se sont diffusées sur la planète. L’auteure avance la théorie selon laquelle après chaque crise, la population est plus encline à accepter des réformes ultralibérales qui ne profitent pourtant qu’à une minorité de la population. La théorie prend racine dans les premières expériences réalisées par le psychiatre américain Donald Ewen Cameron. Ces expérimentations seront ensuite reprises par l’économiste Milton Friedman qu’il transposera à la sphère politicoéconomique. Pour appuyer sa théorie, Naomi Klein prend exemple sur quelques crises qui ont jalonné ces soixante dernières années.
Afin de comprendre la théorie du choc, il faut remonter à ses sources, celles de l’émergence de la théorie selon laquelle un individu en état de choc sera plus facilement malléable. Le docteur Donald Ewen Cameron fut à l’origine des expériences faites sur des étudiants ou des patients souffrant de dépression, par le moyen de la privation sensorielle. L’utilisation d’électrochoc, de la torture, de messages répétitifs et de grandes périodes de sommeil avait pour objectif de nettoyer l’esprit des patients. Les expériences aboutirent à la conclusion qu’un sujet à qui l’on enlève tout repère perd tout sens critique et capacité d’analyse. L’intérêt de provoquer un tel état de choc chez les cobayes était d’effacer tous leurs repères afin de repartir à zéro et de les remplacer ceux-ci par des nouveaux.