la supertition
On a souvent dit que la superstition était fille de la peur. Elle est en effet souvent une manière de « conjurer le mauvais sort » ou de porter bonheur, ce qui revient au même. Elle suppose donc l’existence de forces invisibles, la plupart du temps impersonnelles, naturelles même, qui peuvent influencer le cours des choses et celui de notre vie. Et ces forces peuvent être bienveillantes envers ceux qui agissent d’une certaine manière, ou dangereuses ; d’où la nécessité de se protéger. Il y a là, pour des gens qui ne sauraient bien souvent pas défendre intellectuellement leurs convictions, comme un résidu d’une conception du monde où nous ne sommes pas seuls. Mais il y a autre chose. Ce qui nous permet d’agir sur cette réalité invisible, ce sont en général des rites, des actions, des choses qui reçoivent par conséquent un pouvoir. Le porte-bonheur, si on y croit, a une influence, la parole que je prononce ou le geste que je fais (croiser les doigts) aussi. On entre là, par la très petite porte il est vrai, dans une vision magique du monde. Il y a des correspondances entre le visible et l’invisible et j’ai le moyen d’influencer les forces du destin. De là à chercher à maîtriser ces forces pour mon intérêt ou celui des autres (magie blanche), voire pour le mal (magie noire), il n’y a qu’un pas. On pourrait dire que la magie n’est que le développement de la superstition telle que nous l’avons décrite. Au pire, ce monde invisible peut devenir personnel et ce sont des puissances qui seront invoquées. Je ne veux pas dire que toutes les personnes qui achètent un billet de loterie le vendredi 13 sont adeptes de messes noires, mais la logique de ces deux attitudes est du même ordre, même si l’orientation et l’ampleur de la conviction est très différente.
Le rapport à la religion
Voltaire disait que « La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie, la fille très folle d'une mère très sage » On voit bien que nous