La surveillance des patrons
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Au secours, mon patron m'espionne!
Par Nathalie Ratel, publié le 18/06/2010 à 11:43
La surveillance envahit les entreprises. Biométrie, géolocalisation, filatures...attention, votre boss se prend peut-être pour Big Brother
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REUTERS/Joshua Lott[pic]
Sous prétexte d'assurer la sécurité dans l'entreprise, de contrôler le respect des horaires ou d'éviter la fuite d'informations confidentielles, de nombreuses sociétés renforcent leurs systèmes de surveillance. En plus des traditionnels badges et du stockage des données informatiques, les entreprises redoublent d'inventivité pour affiner leur contrôle.
Caméras
Depuis quelques années, le nombre de caméras ne cesse d'augmenter. En 2009, 3 000 nouveaux systèmes de vidéosurveillance ont été déclarés par des entreprises auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), contre 1 000 environ en 2007. "Depuis janvier 2010, on relève 10% de plaintes supplémentaires de salariés à cause de la vidéosurveillance", confie Yann Padova, secrétaire général de la Cnil. En avril dernier, l'organisme a, par exemple, ordonné à une société de transport routier de supprimer son dispositif de vidéosurveillance 24h/24. Un système censé lutter contre les dégradations matérielles et protéger le personnel, mais qui contrôlait en réalité les deux secrétaires de l'entreprise.
Ecoutes et filature La réalité rejoint parfois la fiction. En 2008, en banlieue lyonnaise, une société a été condamnée pour avoir fait appel à des détectives privés chargés de suivre pendant deux mois les faits et gestes d'un salarié démissionnaire suspecté de concurrence déloyale. "Même sa femme était suivie. Lors du procès, les magistrats étaient très choqués", précise André Meillassoux, l'avocat du couple. Plusieurs salariés ont aussi accusé un géant de la grande distribution de les avoir placés sur écoute. Un agent de sécurité avait révélé avoir été embauché par la chaîne pour mener des