I- SEGREGATION DE 1940 A 1950 La ségrégation raciale est une séparation organisée, de droit ou de fait, entre des groupes différenciés par la couleur de la peau (notamment entre les Noirs et les Blancs), à l'intérieur d'un même pays. La séparation peut être physique avec des lieux interdits à certains groupes ou prendre la forme de discrimination (à l'embauche, à la location, aux droits civiques). La ségrégation légale fut peu à peu supprimée après la Seconde guerre mondiale, dans l'armée en 1948, dans les écoles publiques en 1954. Guerre totale, la Seconde Guerre mondiale fait sentir ses effets aussi bien sur les combattants que sur les populations civiles des pays en guerre. Les États-Unis n’échappent pas à ce processus, même si le territoire américain se trouve loin des zones de combat et est épargné par les destructions. Dans un discours du 28 avril 1942, le président Roosevelt explique à ses concitoyens qu’« il y a un front et une bataille où tout le monde aux États-Unis tout homme, toute femme, tout enfant est en action. […] Ce front est juste ici, chez nous, dans nos vies quotidiennes et dans nos tâches quotidiennes ». La mobilisation patriotique touche toutes les classes sociales et tous les groupes ethniques et raciaux qui composent la population américaine. C’est le cas notamment des Noirs. Les Noirs représentent 10% de la population américaine en forment la première minorité du pays et occupe une place particulière dans la société américaine des années 1940. Ce sont les seuls américains où les ancêtres n’ont pas migré volontairement en Amérique. Cependant dans le Nord, ils sont victimes de discriminations. Dans le Sud, ils subissent une ségrégation légale. La Seconde Guerre mondiale contribue à changer la place des Noirs dans la société américaine. L’armée américaine 16 millions de soldats dont 3 millions sont Noirs. C’est une première pour ce pays où de nombreux Blancs s’inquiètent de voir des Noirs porter les armes.