La technique s'oppose t'elle a la nature?
Corrigé réalisé par Matthias Gault, professeur de philosophie.
Ebauche de réflexion
Tour à tour célébrant les miracles de la technique, ou les merveilles de la technologie, ou méfiants et nostalgiques d'un retour à la nature lorsque nous conspuons les nouveautés technologiques qui nous défont de l'authentique rapport à la nature, il semble que ces deux attitudes inverses reviennent au même : prendre acte de l'écart entre technique et nature, et faire de la technique un privilège divin de l'humanité.
Analysons rapidement les deux attitudes. S'émerveiller, c'est admirer sans comprendre le lien de cause à effet entre technique et nature. La technique tiendrait de l'absence de cause assignable ou de la magie dans un monde fixé par l'implacable nécessité de la nature. Ou qu'il s'agisse d'autre part d'avoir la nostalgie d'un rapport originel perdu, la technique semble s'échapper de la nature. Est-ce à dire que ces deux termes se contredisent ? L'un effacerait l'autre ce qui réputerait illusoire tout sentiment de retour à l'originaire nature. Ou faut-il simplement penser une relation de contrariété, de conflit qu'il faudrait résoudre ? Dans ce cas, où situer l'homme si ce n'est comme déchiré entre nature et culture ? La tension entre technique et nature serait la tension de l'homme incapable de se satisfaire de l'inné, travaillant sans cesse à acquérir d'autres choses. Tension du désir qui modifie les conditions d'existence de l'homme jusqu'à en changer la « nature ». On aperçoit alors le problème : l'opposition ne cache-t-elle pas une profonde articulation qui interroge l'essence ou la dimension technicienne de l'homme ? La technique nous invite-t-elle à maîtriser et détruire tout ce qui est naturel en nous ? Peut-on trouver des voies pour nous réconcilier avec notre être, avec notre « nature », c'est-à-dire ce qui fait la spécificité de notre existence ?
Il s'agirait d'abord de