La terre paternelle
Jean Chauvin et sa petite famille vivent heureux sur la terre ancestrale près de Rivière-des-Prairies. Au grand désarroi de sa famille, Charles, le plus jeune des deux fils, décide de s’engager comme « voyageur » pour la compagnie du Nord-Ouest. De crainte que son second fils fasse faux bond, le père décide de lui faire donation du bien paternel en retour d’une rente viagère assez lourde. La mésentente s’installe, le fils aîné s’avère mauvais cultivateur et mauvais débiteur si bien que le père doit reprendre sa terre au bout de cinq ans. Avide d’argent et gâté par quelques années d’oisiveté, Jean Chauvin décide de louer sa terre et d’acheter un commerce... qui le ruine assez rapidement. Il devient porteur d’eau à Montréal et vit avec sa femme, son fils et sa fille dans la misère la plus lamentable. Son fils meurt et il ne peut même pas lui payer un enterrement à l’église. Heureusement, Charles, le fils déserteur, désireux de retrouver le giron familial, revient au bercail et rachète la terre paternelle. Le bonheur est de retour chez les Chauvin
Le roman compte à peine 80 pages. La Terre paternelle est le premier roman du terroir (ou roman paysan ou roman de la terre) produit au Québec. Plusieurs lui succéderont jusqu’au Survenant (1945) en passant par Jean Rivard, Maria Chapdelaine… On y retrouve un certain nombre d’épisodes romanesques qui seront repris fréquemment par les successeurs de Lacombe.
La désertion : C’est ainsi qu’on nomme le fait d’abandonner la terre paternelle. Le déserteur est toujours mal vu. C’est en quelque sorte un traître. On dirait qu’il suffit qu’un fils déserte pour que le petit bonheur de la famille paysanne s’écroule. Habituellement, c’est plutôt