La théorie de régulation
Il s’agit d’abord une théorie dont l’objet de recherche relevait de la macro économie. En effet, la théorie de régulation a vu le jour pour expliquer de manière endogène, la croissance économique d’après-guerre puis la crise de la décennie 1970, par l’émergence puis l’épuisement d’un régime d’accumulation particulier qualifié de « fordien ».
Toutefois, une dimension des travaux menés dans le cadre de la théorie de la régulation consistait à rechercher les types de régularités construites au niveau microéconomique pouvant servir de support au régime d’accumulation fordiste dans un premier temps, post-fordiste par la suite. De là, des éléments d’une théorie de la firme ont été forgés.
I. Quelques propositions préalables et fondatrices
La théorie de la régulation se base sur certaines particularités méthodologiques, en particulier :
- Le marché n’est pas auto-régulateur ;
- Les institutions (et les rigidités aux quelles elles peuvent donner lieu) ne sont pas l’origine des crises. Bien au contraire, elles se présentent comme des éléments structurants du procès d’accumulation.
Dans ce cadre l’entreprise intervient comme lien d’affirmation de compromis et de contrats qui règlent le procès d’accumulation ensemble. C’est le « fondement microéconomique de l’accumulation conçue de façon macroéconomique »
II. L’entreprise fordienne : premiers jalons vers une théorie régulationniste de la firme
Ce régime d’accumulation est désigné comme « fordien » par référence à une forme d’entreprise qui représente plus un idéal qu’un concept véritable, qui est l’entreprise fordienne et qui va constituer la référence implicite de la théorie de la régulation.
1. Les cinq traits constitutifs de l’entreprise fordienne
Cette forme d’entreprise présente cinq attributs qui déterminent finalement ce qu’est une entreprise dans la théorie de la régulation :
1. c’est le lieu d’un antagonisme capital/ travail donc l’opposition d’intérêts