La théorie du chaos dans jurassic park
Montrer ce blockbuster du début des années 90 comme une illustration parfaite de l’une des plus grandes théories scientifiques de notre temps peu sembler ambitieux si ce n’est prétentieux, mais mon but est plutôt de déceler les éléments scénaristiques, puis filmiques, qui y font référence tout au long du film plutôt que de dégager une application cinématographique pure et dure de la théorie du Chaos comme cela pourrait être le cas dans Mr. Nobody de Jaco van Dormael (2009).
Avant tout, il me semble nécessaire, pour une meilleure compréhension de ce dossier, de tenter d’expliquer la théorie du Chaos, ou du moins ce que j’en retiens ici. Si l’on simplifie à l’extrême les conclusions de cette théorie de physique quantique, on pourrait dire que c’est à partir du chaos que naît la stabilité, cet univers lacunaire (de l’atome aux planètes), la vie, et, surtout, la linéarité ; et qu’il suffit d’une équation non-linéaire, d’un élément imprévu, imprédictible et incontrôlable – l’exemple le plus connu étant le battement d’une aile d’un papillon provoquant un ouragan à l’autre bout du monde – pour (re)créer du chaos.
Ensuite, je tiens à préciser que je vois Jurassic Park comme le dernier opus d’une « trilogie des monstres » de Spielberg, les deux premiers étant Duel et Jaws. C’est pour moi l’apogée cinématographique de la rencontre linéarité/chaos là où, dans les deux premiers films, il s’agissait plus de l’homme face au chaos que de l’homme face à lui même créateur de chaos.
J’analyserai rapidement le scénario en un premier temps, puis je tenterais de montrer la dualité linéarité/chaos que l’on retrouve dans la construction du film.
UNE HISTOIRE CHAOTIQUE
Un milliardaire invite deux paléontologues, un avocat, un mathématicien du chaos et ses deux petits enfants à découvrir le temps d’un week-end le résultat d’années de recherches et d’investissements : un parc, situé sur une île, où l’on a recréé des dinosaures à partir du sang de