La théorie de la séparation des pouvoirs et la classification des régimes politiques
La théorie de la séparation des pouvoirs a été élaborée par Locke et Montesquieu au 17ème siècle et a inspiré les mouvements révolutionnaires européen et américain du 18ème siècle.
« Tout homme qui a un pouvoir est porté à en abuser » (Montesquieu, L’esprit des lois, 1748). C’est sur cette idée que se fonde la théorie de la séparation des pouvoirs : elle vise à séparer les différentes fonctions de l’Etat (gouverner, légiférer, juger) afin d’éviter la concentration des pouvoirs entre les mains d’une même autorité, dans le but de limiter l’arbitraire.
La séparation des pouvoirs apparaît comme une condition d’un régime démocratique.
Cette théorie de la séparation des pouvoirs a longtemps permis une classification des régimes politiques en fonction du degré de séparation des différentes fonctions étatiques. Ainsi les régimes de confusion des pouvoirs s’opposent aux des régimes de séparation des pouvoirs, parmi lesquels on distingue les régimes de séparation souple ou de séparation rigide.
Mais cette approche classique de la séparation des pouvoirs suffit-elle à établir une classification des régimes politiques ?
Si la théorie classique de la séparation des pouvoirs permet d’établir une typologie des régimes politiques (I), la pratique révèle qu’elle ne suffit pas à refléter leur complexité du fait notamment de l’émergence de nouveaux pouvoirs (II).
I. La classification des régimes politiques à partir de la théorie de la séparation des pouvoirs
A. La séparation des pouvoirs, critère de définition des régimes démocratiques
- Théorie classique : Locke, Montesquieu ; Exemple d’application aux Etats-Unis de la théorie de Montesquieu des freins et contrepoids : mécanisme des « checks and balances »
- Mouvements révolutionnaires du 18ème siècle en France qui s’inspirent de la théorie de la séparation des pouvoirs
- Art. 16 de la déclaration de 1789. « Toute