La théorie du capital humain
Si le concept de capital humain, que l’on peut définir comme « les capacités physiques ou intellectuelles d’un individu ou d’un groupe d’individus favorisant la production d’un revenu (Dictionnaire d’économie et de sciences sociales), est déjà présent chez des auteurs comme Smith, Marshall ou Marx, la théorie du capital humain proprement dite a été développée à partir des années 1960, par les prix Nobel Theodore Schultz (1979) et, pour l’essentiel, Gary Becker (1992), qui la synthétise dans son ouvrage Human Capital, paru en 1964. Tous deux ont par ailleurs été inspirés par l’idée d’Irving Fisher d’assimiler à un capital tout ce qui génère des flux futurs de revenus. Cette théorie est représentative de nombreux travaux néo-classiques de l’époque qui ont étendu le champ d’application traditionnel de la microéconomie.
Principe
L’idée fondamentale de cette théorie consiste à assimiler les ressources humaines aux ressources physiques, et par conséquent à calquer l’analyse du capital humain sur celle du capital physique. Le capital humain est ainsi considéré comme un stock qui s’apprécie et se déprécie, exige un entretien (mise à jour de ses compétences), accroît la productivité et le revenu. Cette théorie s’intéresse particulièrement à l’investissement en capital humain, notamment sous la forme de la formation professionnelle. Ainsi pour un individu, entreprendre des études représente un coût et rapporte un certain rendement. Le coût se compose d’un coût direct (frais de scolarité, dépenses liées à la vie étudiante, par exemple) et d’un coût d’opportunité (le manque à gagner dû au fait que pendant ses études l’individu ne travaille pas). Le rendement résulte du supplément de salaires impliqué par une qualification plus grande mais aussi des avantages, non quantifiables, retirés du « plaisir d’être étudiant »… Il faut en outre préciser que ce modèle se situe en concurrence pure et parfaite car il suppose que la