La tragédie
La tragédie classique met en scène des personnages de haut rang (Demi-dieux ; héros antiques ; personnages de la Bible…) livrés à la fatalité et à un sort funeste. A partir de ce canevas, le dramaturge inspire aux spectateurs des sentiments de crainte, de terreur et de pitié. Il expose les contradictions, la misère et la grandeur de la condition humaine. Les contraintes liées à l’élaboration du théâtre classique au XVIIe siècle sont inspirées du théâtre grec et notamment des théories développées dans la Poétique d’Aristote. La tragédie classique est d’abord un théâtre régulier qui est soumis à des règles très strictes.
D’après Aristote, trois ambitions doivent animer les hommes de lettres :
- Le devoir d’éducation (« docere », qui signifie en latin conduire, éduquer)
Il a trait à l’édification des esprits. N’oublions pas que les tragédies s’adressent à un public cultivé, notamment aux Princes et aux Puissants. Jean Racine en particulier rappelle aux Grands du royaume la fragilité de leur autorité et de leur pouvoir.
- la capacité à émouvoir, à toucher la sensibilité (« movere », qui signifie mouvoir, bouger, ébranler)
Il renvoie à la catharsis grecque : elle consiste à débarrasser le spectateur de ses troubles personnels en rappelant à sa conscience une idée ou un souvenir refoulé. La catharsis passe par l’émotion, l’ébranlement de la maîtrise de soi, l’identification au destin tragique des personnages.
- l’art de plaire et de séduire (« placere », qui signifie plaire, séduire)
Il fait appel au talent rhétorique du dramaturge : il doit emporter l’adhésion du spectateur, respecter les règles de la bienséance.
L’intrigue ne peut pas être immorale au point de choquer.
Les unités de temps, le lieu et d'action
L’unité de temps
L’action ne doit pas excéder vingt quatre heures, afin de répondre à l’exigence de vraisemblance. L’histoire doit en effet paraître vraie, apparaître comme une imitation de la vie réelle.